La variole du singe: informations
Depuis le début du mois de mai, plusieurs cas de variole du singe ont été signalés en Amérique du Nord et en Europe. Les premiers cas belges remontent, jusqu’à présent, à un festival Darklands qui a eu lieu à Anvers. Des recherches épidémiologiques plus approfondies sont en cours.
ATTENTION: Le virus est considéré comme un pathogène biosécurité niveau 3, dès lors le laboratoire n’est pas certifié pour le transport ni l’analyse des échantillons.
Vous constatez des symptômes? Orientez votre patient vers un hôpital équipé d’un service d’infectiologie ou contactez l’Institut de Médecine Tropicale ou le laboratoire de Pathologie Virale du KU-Leuven.
Qu’est-ce que la variole du singe?
La variole du singe est une zoonose présentant aussi une transmission de personne à personne. La maladie est surtout endémique dans un nombre de pays d’Afrique centrale et occidentale. La variole du singe (Monkeypox) est causée par un virus qui appartient à la famille des Orthopoxvirus qui comprend également le virus de la variole, le virus à l’origine de la varicelle ne fait pas partie de cette famille. La maladie a été découverte pour la première fois en 1958 lors de l’apparition chez des singes de laboratoire. Le singe n’est pourtant pas considéré comme le réservoir le plus important ni le propagateur principal. Un grand nombre d’hôtes pour la variole du singe a été décrit dont les petits rongeurs sembleraient les plus importants.
Variants africains
Il existe deux variants: le variant du Congo et le variant de l’Afrique de l’Ouest. La mortalité serait de 1% (variant de l’Afrique de l’Ouest) à 10% (variant du Congo). Néanmoins ces chiffres sont douteux vu qu’ils proviennent d’épidémies dans des pays africains aux services de santé plutôt réduits avec peut-être un dépistage des cas très graves uniquement. Actuellement aucun décès a été signalé lors des épidémies précédentes aux Etats-Unis et en Europe.
Propagation
En Afrique centrale et occidentale les morsures de rongeurs et autres petits animaux sont à l’origine de la plupart des infections chez l’homme. La transmission de personne à personne nécessite un contact étroit avec une personne contagieuse (liquides corporels, muqueuses, lésions) ou par contact direct avec du linge contaminé. En général les épidémies sont spontanément résolutives et ont une valeur R (taux de reproduction) en dessous de 1.
A ce jour, près de quatre-vingts infections ont été signalées au Centre Européen de prévention et de contrôle (ECDC). Il s’agit principalement, quoique pas seulement, d’hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. La période d’incubation varie de 5 à 21 jours.
Symptômes
Les premiers symptômes sont ceux d’un état grippal: fièvre, douleurs musculaires, maux de gorge, lymphadénopathies. Par la suite une éruption cutanée apparait au visage qui s’étend rapidement au corps entier. Cependant ces éruptions peuvent se limiter à la région anale ou périanale. Après un certain temps elles éclatent et forment des croûtes. Le rétablissement se produit après quelques semaines. Il est conseillé d’isoler les patients et leurs animaux domestiques jusqu’à la guérison complète des lésions cutanées. Les contacts étroits d’une personne infectée sont à suivre durant 21 jours afin de surveiller l’apparition de fièvre ou d’éruptions cutanées.
Vaccination
En Europe la vaccination antivariolique a été suspendue dans les années 80. Un vaccin spécifique contre la variole du singe n’est pas encore disponible mais il semblerait que les vaccins antivarioliques confèrent une protection croisée de 85%. Bien que l’effet protecteur de la vaccination antivariolique s’estompe avec le temps, les infections sont plus fréquentes dans la population non-vaccinée souvent moins âgée.
Mise en évidence
Il s’agit d’un diagnostic clinique qui peut être confirmé par un test PCR réalisé par l’Institut de Médecine Tropicale ou le laboratoire de pathologie virale du KU Leuven. Compte tenu du fait que le virus est considéré comme un pathogène biosécurité niveau 3, le laboratoire ne peut transporter ni traiter des échantillons de patients suspects. Il est préférable d’orienter le patient vers un hôpital équipé d’un service d’infectiologie.
Une liste de ces établissements est disponible ici.
Vous trouverez plus d’informations sur la variole du singe sur le site web de l’Institut de médecine tropicale (https://www.itg.be/F/faq-monkey-pox)